Guillaume Poupard, le directeur de l’Anssi, annonce quitter ses fonctions


Le directeur de l’Anssi, Guillaume Poupard, au siège de l’agence à Paris, le 18 septembre 2019.

Guillaume Poupard, le directeur de l’Agence nationale de sécurité des systèmes d’information (Anssi), « garde du corps » numérique chargé de protéger l’Etat et les entreprises les plus sensibles contre les cyberattaques, a annoncé qu’il allait quitter ses fonctions à la fin du mois, dans un message posté sur le réseau social LinkedIn vendredi 2 décembre. Cela faisait près de neuf ans qu’il occupait ce poste.

Le nom de son ou de sa successeure n’est pas encore connu. Il est en tout cas difficile, dans ce petit milieu où tout le monde – des ingénieurs aux chercheurs, en passant par les grands patrons ou les agents de l’Anssi – l’appelle par son prénom, de trouver quelqu’un pour dire du mal de ce polytechnicien qui a pris les rênes de l’agence en 2014. « Guillaume, c’est celui qui a su sortir l’Anssi de son bunker », résume Michel Van Den Berghe, directeur du Campus Cyber, projet que le dirigeant de l’Anssi a soutenu. « Ce n’était pas un simple régulateur caché derrière son bureau. C’était un communicant qui a su aller à la rencontre des entreprises et des collectivités. »

Lire son entretien en 2019 : Article réservé à nos abonnés Guillaume Poupard : « La cybercriminalité a un impact sur la sécurité nationale »

Montée en puissance de l’« Agence »

Au début de son mandat, l’« Agence » était une autorité discrète et entièrement destinée à la protection de l’Etat. Huit ans plus tard, elle est devenue la tête de gondole de la lutte contre les menaces numériques, un domaine devenu à la fois plus grand public, à mesure que les cyberattaques d’ampleur se sont multipliées et ont été médiatisées, et plus sensible, s’étant mué en un enjeu majeur de sécurité nationale.

Côté face, malgré son passif de scientifique de pointe – il est titulaire d’une thèse de cryptographie sous la direction du ponte Jacques Stern – et sa carrière de grand commis de l’Etat régalien et secret (il était notamment à la direction générale de l’armement) Guillaume Poupard s’est avéré habile communicant, fin pédagogue et n’a jamais rechigné aux interviews. Sous son mandat, l’agence s’est ouverte sur l’extérieur – publiant de plus en plus d’informations sur les groupes d’attaquants et même certains de ses outils – tout en tentant de sensibiliser le grand public à la sécurité numérique.

Côté pile, l’Anssi a gagné ces dernières années des galons au sein de l’Etat. Participant régulier aux conseils de défense, Guillaume Poupard a eu l’oreille de l’Elysée et a su ménager une place pour son agence face à ses homologues et poids lourds du domaine du ministère de la défense et de l’intérieur. « Quand on parlait de cybersécurité il y a encore cinq ans, c’était presque de l’anticipation. Guillaume a su prendre les rênes, convaincre l’exécutif de renforcer son engagement sur ces sujets-là. Il l’a fait sans se plaindre, mais en mettant les gens face à leurs responsabilités », juge Eric Bothorel, député Renaissance des Côtes-d’Armor, qui l’a souvent côtoyé sur les sujets liés au numérique.

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Catégorie article Politique

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